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L’évolution du portrait à travers les siècles.



Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien rapporte un des mythes fondateurs du portrait. Le souhait d’une jeune fille voulant garder auprès d’elle l’image de son amoureux serait à l’origine de la naissance du portrait : « La fille du potier Dibutadès de Sicyone établi à Corinthe, voulait garder l’image de son amoureux qui devait partir pour un lointain voyage.

Elle dessina sur le mur de la chambre le profil du jeune homme grâce à l’ombre projetée sur le mur par une lampe. Son père, appliquant de l’argile sur cette esquisse en fit un relief modelé qu’il fit cuire avec ses poteries ».

De la Grèce et de l’Egypte antiques à l’époque contemporaine en passant par la Renaissance, le portrait en peinture ou sous une autre forme n’a cessé d’évoluer au fil des siècles et continue à nous interpeller.

Le portrait de l’Antiquité à la Renaissance.

On trouve d’abord des traces de ce qui s’apparente au portrait, c’est-à-dire la représentation des traits individuels d’une personne, dans les tombeaux égyptiens. Lié à la religion et à la vie de l’au-delà, le portrait en peinture ou sous forme de sculpture était dédié chez les égyptiens aux dieux.

Ainsi, les tombeaux des pharaons, que les égyptiens considéraient comme de véritables dieux sur terre, étaient recouverts par un portrait sensé symboliser les traits du défunt et être le support de l’énergie du « ka », énergie vitale qui devait accompagner le mort dans l’au-delà.

Du côté des Grecs, la peinture de portrait revêt une fonction plus politique car il permet aux grands hommes de l’histoire d’immortaliser leur nom à travers les âges. Le portrait en œuvre d’art pouvait également assurer une renommée chez des gens de classe sociale plus humble. C’est le cas pour le célèbre portrait du boulanger Terentius Neo et son épouse.

Par la suite les bustes d’empereurs romains se multiplient un peu partout et ont pour ambition de susciter l’admiration et de développer un sentiment d’émulation chez le peuple. Malgré la démocratisation du portrait qui figure sur les pièces de monnaie ou sur les mosaïques, le portrait en tant que représentation des traits individuels d’une personne disparaît pendant près d’un siècle, pendant une grande partie du moyen-âge à cause du christianisme qui proscrit toute représentation individuelle pour lutter contre l’idolâtrie.

C’est ainsi que les portraits des rois, des princes ou des papes se simplifient grandement. Seuls quelques éléments permettent d’identifier la fonction (épée, couronne). On ne s’attache plus à détailler les traits de la personne en particulier.

Le portrait de la Renaissance aux Temps Modernes.

Le portrait revient en force par la suite et devient de plus en plus personnalisé à partir du XIVe et XVe siècles. A partir de la deuxième moitié du XIVe siècle, le portrait devient un genre à part entière. Sous l’influence de Léonard de Vinci, le portrait devient l’occasion de faire de l’homme le modèle du monde. L’art du portrait fleurit sous les coups de pinceaux des grands maîtres tels que Raphaël, Le Titien, Hans Holbein et se subdivise en portrait royal. Les plus grands rois et reines d’Europe ont leur portrait (François 1er ; Catherine II ; Charles IX ; Catherine de Médicis ; Henry VIII). Pourtant malgré les commandes, le portrait asservit les peintres qui se voient contraint de faire des portraits pour subvenir à leurs besoins. Pour d’autre le portrait est un genre inférieur car il consiste simplement en une imitation du réel et non pas en une composition.

Le portrait poursuit son chemin au XVIII avec le portrait de certaines grandes personnalités. C’est le cas du philosophe et homme de lettres Denis Diderot qui se fait portraiturer par Jean-François Fragonard vers 1769. Certaines femmes peintres font aussi du portrait leur spécialité c’est le cas pour Elisabeth Vigée-le-Brun connue pour être la portraitiste officielle de la reine Marie-Antoinette. Elle aurait réalisé en tout 660 portraits.

A partir du XIX siècle tout s’accélère pour le portrait. Il se démocratise, se multiplie et emprunte de nouvelles formes et formats notamment grâce à la naissance de la photographie. Enfin, le XXe siècle abolit toutes les frontières pour le portrait qui prend sous les pinceaux de Picasso des formes angulaires, originales et déconstruites.


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Auteur : Intermaison Team


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